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Présentation

J’ai rencontré Miriam Parker lors d’un séjour de recherche à New York. Je m’y étais rendue, au début de ma thèse, pour approfondir mes recherches sur les liens qui existaient entre peinture et performance. J’avais en particulier l’intention d’explorer les archives du MoMA, et celles, qui se sont révélées d’une grande richesse, de la Judson Memorial Church, où de nombreuses performances devenues iconiques avaient été créées. Miriam était une danseuse et une artiste visuelle, qui, après avoir commencé sa carrière en danse contemporaine aux côtés d’artistes comme Sally Silvers et Yoshiko Shuma, et après quelques années de tournées en Europe auprès de William Forsythe, ou encore d’Amanda Miller, avait commencé une carrière solo, collaborant avec des artistes plasticiens (la peintre et vidéaste Katy Martin ; l’artiste plasticienne Jo Wood-Brown). Quand je l’ai rencontrée, elle travaillait à faire se rencontrer la danse, dont elle venait, avec de nouveaux matériaux et médiums, en particulier la vidéo, la peinture et la sculpture. Lorsqu’elle a appris que je travaillais moi-même sur les rapports entre la peinture et la scène, elle m’a proposé que nous entamions une collaboration, pour commencer sous la forme d’une discussion assez libre, où nous pourrions confronter nos questionnements artistiques et théoriques. En particulier, le besoin d’un dialogue avec une personnalité qui était à cheval entre deux mondes, artistique et universitaire, l’intéressait. Dès le début de nos conversations, elle a déclaré qu’elle se sentait arrivée à un point de blocage, et qu’elle avait besoin de nourrir ses improvisations et ses recherches artistiques de références, de lectures, et d’images. Elle m’a dit également qu’elle avait besoin d’un cadre un peu plus rigide, face auquel affronter ses intuitions. Je lui ai donc proposé d’entamer un travail qui serait comme un travail de dramaturgie de sa pensée. Pendant les premiers mois de cette recherche à deux voix, nous avons parlé assez librement, sans que j’impose encore un cadre. Ces premières conversations - où affleuraient déjà de nombreux thèmes qui allaient avoir une place centrale lors de notre semaine de résidence à Paris - se sont peu à peu transformées en un échange écrit, et plus structuré. Après chaque conversation, je mettais par écrit, en les ordonnant, les différents thèmes - ou blocs - qui avaient été abordés, en suggérant parfois des lectures, ou en renvoyant vers l’œuvre d’autres artistes ; j’envoyais ensuite ce document à Miriam, qui était libre d’y répondre, à l’oral ou à l’écrit. Je présente dans la première partie de ce volet certaines de ces « conversations », qui à mon sens ressaisissent le mieux la nature de nos échanges, et font voir les hypothèses de travail qui ont peu à peu émergé, et qui ont sous-tendu notre semaine de résidence à l’École Normale Supérieure. Dans la deuxième partie, je présente les essais et les solutions que nous avons mises en place - une fois que nous nous sommes retrouvées dans le même espace - en réponse à certaines des questions qui avaient émergé lors de nos échanges préparatoires. Je présente ici les résultats d’une semaine de résidence et de recherche ; il ne s’agit ni d’un spectacle, ni d’une performance achevée, mais d’éléments de réponse en actes - et en peinture - aux problématiques soulevées. Je reviendrai en particulier sur trois éléments que l’on souhaite développer dans une collaboration future : la question du regard, la concrétion des temps, et la question des Figures.

Présentation: Couverture médiatique
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